L’impact de la guerre en Ukraine sur la restauration collective
L’impact de la guerre en Ukraine sur la restauration collective est à prendre au sérieux. Survenu après une pandémie ayant paralysé l’économie mondiale, cet évènement a eu un impact sur l’ensemble des secteurs économiques. Elle a bien évidemment impacté celui de la restauration collective. En effet, ce dernier est lié, dans une chaîne alimentaire, à la filière agroalimentaire, à l’agriculture et au commerce.
Par ailleurs, la sécurité alimentaire étant menacée par la guerre en Ukraine, la restauration collective se fragilise. Globalement, le marché pâtit des pénuries et de l’augmentation des prix, notamment des céréales. Une crise alimentaire s’annonce avec le manque des denrées et l’inflation.
Quel est l’impact de la guerre en Ukraine sur la restauration collective ?
Principales conséquences de la guerre en Ukraine
L’invasion russe des territoires ukrainiens et le conflit armé qui s’en est suivi a impacté l’approvisionnement en huile de tournesol, miel, poisson et autres denrées. Elle a engendré une inflation des prix des céréales. Ainsi, on constate l’augmentation de 36% du prix du blé, de 30% de celui du maïs et de 46% concernant le tournesol.
Notons également que le prix du gaz a presque doublé avec une augmentation de 90%. Une hausse directement liée à la guerre en Ukraine et qui touche tout le secteur de l’énergie. Ainsi, le prix du baril du pétrole a atteint 110 dollars ce qui impacte le machinisme agricole. Soulignons que la hausse du prix du gaz naturel a une conséquence sur le séchage et la fabrication des engrais azotés nécessaires dans la céréaliculture. L’impact s’étend aussi à l’industrie de transformation agroalimentaire comme le sucre et l’amidon. Rappelons que l’Ukraine est classée troisième dans l’exportation d’orge, quatrième dans celle du maïs et cinquième pour ce qui est du du blé.
Conséquences sur les échanges franco-russes et franco-ukrainiens
Outre la baisse de l’importation des produits ukrainiens et russes en France, les sociétés françaises présentes en Ukraine et productrices de semences et de malt sont pour la plupart à l’arrêt. Les tourteaux de tournesol importés d’Ukraine par la France, l’Italie et l’Espagne, sont par exemple nécessaires à l’élevage en France notamment porcin et aviaire. La filière est donc impactée. Les exportations agroalimentaires françaises vers la Russie (780 M€ en 2021), et vers l’Ukraine (180 M€) se sont également arrêtées.
Un approvisionnement plus difficile en restauration collective
L’insécurité alimentaire menace tout aussi bien les ménages que les établissements de restauration collective. Une modification des menus proposés dans les établissements de restauration collective se fait par ailleurs constater. Et pour cause, la difficulté d’approvisionnement en céréales, huile, œufs, ainsi qu’en viandes bovine et aviaire.
La pénurie due au blocus sur la Russie, également grand producteur de céréales et de volaille, et la baisse des exportations ukrainiennes, ainsi que l’inflation se répercutent forcément sur l’approvisionnement dans la restauration collective et sur les prix d’achat des matières premières et des produits alimentaires finis. Cela influe par la suite sur les menus présentés par les restaurateurs, voire même sur le fonctionnement des établissements.
Le gouvernement incite à la réouverture des négociations commerciales
Le gouvernement réagit
Lors d’une réunion tenue en mars 2022 au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, le gouvernement a incité les distributeurs à reprendre les négociations commerciales, « dans un effort de solidarité indispensable », avec les industries alimentaires. Cette réunion agricole et alimentaire s’inscrivait dans le cadre du plan de résilience face à l’impact de la guerre en Ukraine ayant engendré, entre autres, l’augmentation des coûts de production. Ce plan propose également des mesures agricoles.
Les clauses des renégociations
Les clauses de la renégociation se rapportent à l’énergie (indexation automatique sur l’énergie), aux transports et aux emballages. Elles portent aussi par exemple sur les engagements de prix sur plusieurs mois. Il s’agit d’une sorte d’Egalim 2.
Dans ce cadre, la transparence a été requise de la part des transformateurs quant à l’augmentation des coûts. Le gouvernement a aussi demandé la mise en place d’un délai lié à la guerre en Ukraine sur les pénalités logistiques. Les réunions de suivi tenues plus tard ont porté sur la possibilité de trouver une solution afin de gérer la fluctuation des cours sans avoir recours à la renégociation à chaque fois. Néanmoins, l’enjeu principal reste aujourd’hui l’évolution de la France et de l’ensemble de l’Europe vers une agriculture plus forte.