Les cantines scolaires entre pénurie et inflation
En un an, les collectivités ont assisté à une hausse de 12 % sur les tarifs des matières premières, ce qui s’est traduit par une augmentation de 10 % du prix des repas dans les cantines.
Avec 12 millions d’élèves qui retrouvent le chemin des classes dans le pays, dont près de 6,5 millions à l’école primaire, ces chiffres alarmants ont poussé à un remaniement des menus des cantines et contraignent certaines communes à augmenter les tarifs proposés aux familles.
Inflation dans les cantines scolaires : grandes villes versus petites communes
Face à l’inflation, les grandes villes se mobilisent pour préserver le budget des familles, comme l’a annoncé Audrey Pulvar sur France Bleu Paris lors d’une interview avec Corentine Feltz : « Il n’y aura pas d’augmentation à Paris. La maire de Paris Anne Hidalgo tient absolument à ce que les tarifs d’accès à la cantine à Paris demeurent inchangés. »
Les villes de Lyon, Toulouse et Bordeaux emboîtent le pas à Paris en prenant à leur charge les coûts supplémentaires de l’inflation.
Certaines communes en revanche ont dû se résigner à faire des choix budgétaires radicaux, à l’instar de la ville de Caudebec-lès-Elbeuf qui a décidé de supprimer un des cinq éléments qui composent un repas à la cantine.
À Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), la facture est modulée en fonction des ressources des parents, passant de 1,20 à 2 euros par repas pour les familles les plus modestes, et de 4,50 à 7 euros pour les plus aisées.
Pénurie alimentaire : l’anti-gaspillage au menu
L’Agence de la transition écologique (ADEME) estime que pour chaque repas servi en restauration scolaire, 110 g partent à la poubelle, soit 44 kg de nourriture jetés en moyenne par service dans un établissement scolaire. Le cumul annuel sur l’ensemble de la restauration collective s’élève à 3,8 milliards de repas perdus par an.
Selon Philippe Pont-Nourat, président du Syndicat National de la Restauration Collective (SNRC) : « on jette tous les jours quasiment 6 % des repas », « On pourrait abaisser le gaspillage et donc abaisser nos coûts si l’on savait 10 jours à l’avance combien d’enfants mangeront chaque jour à la cantine ». Une stratégie adoptée par la commune de Mouans-Sartoux qui a déjà réduit de 80 % le gaspillage alimentaire en dix ans.
Avec la possibilité d’établir une convention de don avec une association d’aide alimentaire (restaurants servant plus de 3000 repas par jour), les gestionnaires de restauration collective ont un nouvel outil à leur disposition : la possibilité de mettre en place une expérimentation de solution de réservation de repas pour une durée de 6 mois minimum. Ce qui pourrait à moyen terme faire de la restauration collective la figure de proue de l’anti-gaspillage.
Le bio dans les cantines scolaires comme alternative
La loi Egalim, promulguée en 2018, a fixé pour les cantines publiques l’objectif de servir au moins 50 % de produits dits durables ou de qualité, dont 20 % issus de l’agriculture biologique.
Pour endiguer l’inflation, les acteurs principaux se sont tournés vers des produits locaux et bio. Les collectivités qui privilégient le bio ont généralement recours au circuit court. Or, la principale difficulté est que la plupart des petits producteurs ne savent pas vendre aux professionnels. Comme l’indique la chambre d’agriculture de Bretagne (CAB) : « Un dixième seulement a pour débouché la restauration collective ».
Philippe Clochette, président du Syrec, un syndicat intercommunal qui gère la restauration scolaire de plusieurs villes, soit au total 15 000 repas par jour, déclare que « Nos équipes techniques ont calculé que rajouter un menu végétarien par semaine permettait de réaliser des économies, à la fois d’absorber l’inflation et d’aller sur un objectif de 50 % de bio d’ici à la fin de l’année ».
Certaines collectivités avancent très vite, comme la commune de Cazouls-lès-Béziers qui est passée au 100 % bio dans ses cantines en l’espace de seulement deux ans.
2023 : à quoi s’attendre ?
Entre les fournitures qui ont vu leurs prix grimper, et la hausse des coûts des repas des cantines, les gestionnaires devront s’attendre à une augmentation globale des coûts comprise entre 22 et 35 % en 2023, contre 12,5 % aujourd’hui.
Même si l’inflation enregistrée en France reste « parmi les plus faibles des pays de la zone euro », selon l’Insee, il faut s’attendre à une poursuite de la hausse des prix de l’alimentation.
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