Construire son plan de lutte contre les nuisibles en cantine scolaire
En tant que gestionnaire de cantine scolaire, il est important de savoir comment construire son plan de lutte contre les nuisibles. En effet, celui-ci rentre dans le cadre de votre plan de maîtrise sanitaire (PMS) et constitue une obligation légale. C’est dans ce document que vous allez décrire vos protocoles de lutte antiparasitaire, mettre en place des moyens de prévention mais également des actions curatives contre les nuisibles : rongeurs, insectes, etc.
Nous vous proposons ici un guide pour construire votre plan de lutte antiparasitaires en restauration collective.
Qu’est-ce qu’un plan de maîtrise contre les nuisibles ?
Dans le cadre de la gestion des nuisibles dans votre cantine scolaire, il est crucial de mettre en place un plan de lutte efficace. Les manquements au niveau de votre plan de lutte contre les nuisibles peuvent entraîner des sanctions graves, y compris la fermeture administrative de votre établissement. Il est important de noter que ces procédures doivent être fondées sur les principes de la méthode HACCP.
Le plan de maîtrise contre les nuisibles repose sur trois piliers essentiels :
Prévention | Lutte active | Surveillance constante |
Cette étape consiste à mettre en place des mesures préventives visant à empêcher l’introduction, l’établissement et la propagation des nuisibles dans les locaux de l’établissement. | Cette phase implique la mise en œuvre de mesures actives de lutte, notamment l’utilisation d’appâts chimiques ou de pièges physiques pour contrôler les nuisibles. | La surveillance continue de l’efficacité des mesures précédentes est cruciale. Elle comprend également la mise en place de mesures renforcées en cas d’infestation. |
Le plan de lutte contre les nuisibles est généralement formalisé et inclut plusieurs éléments clés :
- Identification du prestataire : Vous devez débuter avec l’identification du prestataire responsable de la lutte, qu’il soit interne (nomination d’un responsable) ou externe à l’établissement (avec un contrat).
- Description des méthodes de lutte : Vous devez ensuite spécifier les méthodes de lutte employées, y compris les appâts, traitements, dispositifs de désinsectisation, détecteurs, etc. Vous devez également indiquer leur emplacement précis dans votre établissement de restauration collective..
- Fréquence des interventions : Votre plan doit déterminer le nombre d’interventions prévues chaque année, avec une fréquence minimale annuelle, mais adaptable en fonction de l’efficacité des mesures existantes.
- Liste des produits chimiques : Le plan de lutte doit inclure une liste des produits chimiques utilisés, avec leurs modes d’application (appâts, gels), leurs fiches techniques et leurs fiches de sécurité.
- Procédure en cas de détection : Vous devez enfin décrire les procédures à suivre en cas de détection de nuisibles ou de traces, notamment le contact immédiat du prestataire/responsable pour une intervention rapide, la réévaluation des mesures préventives, et la recherche des points d’entrée potentiels.
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En savoir plusLe plan de lutte antiparasitaire en restauration collective inclut également une documentation détaillée. Celle-ci permet de documenter le suivi des opérations conformément aux termes du contrat avec votre prestataire ou responsable interne. De plus, vous y ajouterez l’évaluation de chaque intervention avec une attention particulière sur les résultats du suivi des appâts et la détection de potentielles traces d’infestation, de présence d’animaux, d’excréments, ou d’emballages endommagés.
En effet, l’archivage du plan de lutte contre les nuisibles est essentiel et doit être réalisé avec soin. Tous les documents associés à ces activités doivent être conservés pendant trois ans. Cela inclut la documentation des interventions internes, ainsi que les documents pertinents lorsqu’elles sont externalisées à un prestataire de services. Pour ce dernier cas, vous devez absolument conserver les bons d’intervention et le dossier de sanitation, pour assurer la transparence et la traçabilité de toutes les opérations liées à la lutte contre les nuisibles.
De quoi parle-t-on dans un plan de lutte contre les nuisibles ?
Quels nuisibles doit-on maîtriser ?
La présence de nuisibles peut engendrer un risque de contamination des denrées alimentaires et des surfaces par des micro-organismes transportés par les nuisibles et leurs déjections. Pour contrer ce danger, la gestion antiparasitaire en cantine scolaire comprend la mise en place de mesures visant à maîtriser :
- Les rongeurs tels que les rats et les souris
- Les insectes rampants tels que les blattes, les insectes volants comme les mouches
- Le cas échéant, la gestion d’animaux domestiques ou sauvages comme les chats et les oiseaux.
Les mesures défensives
La mise en place d’une conception appropriée et d’un entretien efficace de vos installations constitue une première étape cruciale visant à minimiser les opportunités pour les nuisibles d’accéder aux zones de stockage et de production.
Ces efforts préventifs sont complétés par la mise en œuvre de directives opérationnelles restrictives, notamment en ce qui concerne l’accès des nuisibles. Une gestion des déchets efficace, l’élimination préalable des palettes et des cartons avant le stockage des denrées, ainsi que la protection adéquate des aliments pendant leur entreposage, contribuent également à prévenir les risques de contamination.
Parallèlement, un nettoyage et une désinfection rigoureuse de vos locaux sont essentiels pour réduire la présence de débris alimentaires, tandis que l’entretien des environs vise à éliminer les refuges potentiels pour les rats. De plus, l’élimination des équipements obsolètes qui pourraient servir de refuge et le strict respect de l’interdiction de nourrir les animaux errants complètent ces mesures.
L’ensemble de ces démarches revêt une grande importance pour assurer la sécurité alimentaire en minimisant les risques potentiels.
Les mesures offensives
La stratégie offensive de lutte contre les nuisibles en cantine de votre établissement scolaire, comprend l’utilisation de divers appâts et pièges spécifiques destinés à les éliminer.
Ces méthodes comprennent l’application de produits chimiques sur des surfaces, l’utilisation d’appâts toxiques non dispersibles, la mise en place de pièges tels que des nasses et des dispositifs d’électrocution, ainsi que l’installation de destructeurs d’insectes volants équipés de lampes.
Les appâts sont positionnés aux endroits où les nuisibles sont susceptibles de passer, en évitant autant que possible les zones de production pour minimiser les risques de contamination accidentelle.
Les dispositifs d’élimination des insectes volants sont localisés aux points d’accès aux locaux de production, comme les quais et les sas, en évitant les ouvertures pour ne pas attirer les insectes extérieurs. Il est important de remplacer les ampoules des destructeurs d’insectes annuellement, sauf indication contraire du fabricant, et de procéder régulièrement au nettoyage des ampoules pour éliminer les cadavres d’insectes volants.
Quelles sont les précautions à prendre dans la mise en œuvre de votre plan antiparasitaire ?
Il est impératif de gérer de manière adéquate le risque de contamination chimique des produits alimentaires résultant de l’utilisation d’agents toxiques dans les opérations de désinsectisation et de dératisation.
La garantie du respect de ces précautions par le prestataire de services ou votre responsable interne doit être inscrite dans votre contrat. Les produits chimiques utilisés doivent être autorisés sur le marché, tandis que les opérations de lutte doivent être confiées à du personnel compétent et qualifié, attesté en conséquence.
Les dispositifs de lutte contre les nuisibles, identifiables par des autocollants, sont préférablement positionnés à l’extérieur des locaux, notamment aux abords de l’établissement scolaire, et dans les zones de stockage des produits secs, de déchets, et les couloirs d’accès aux locaux de production. Dans certains cas, comme dans des bâtiments anciens ou insuffisamment protégés, des appâts anti-rongeurs peuvent être nécessaires à l’intérieur des locaux de production, spécifiquement aux endroits où des accès potentiels pour les rongeurs ont été identifiés.
Il est primordial d’assurer une protection complète contre les nuisibles tout en minimisant les risques de contamination ou de dommages lors des opérations de nettoyage et de désinfection. L’utilisation de pulvérisations et de fumigations ne doit être envisagée que lorsque les méthodes classiques, telles que l’utilisation d’appâts, ne sont pas suffisamment efficaces. Avant de recourir à de telles applications, il est essentiel de retirer tous les produits alimentaires présents, de protéger les locaux, le matériel et les ustensiles, et de suivre une procédure stricte de nettoyage et de désinfection pour garantir la sécurité alimentaire avant la réutilisation des équipements.
Enfin, les produits anti-nuisibles entreposés dans l’établissement, en raison de leur nature dangereuse, doivent être stockés dans des locaux ou des armoires spécifiques et sécurisés à clé.
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